Peut-on guérir de l’hypertension artérielle ?

Bien qu’elle soit qualifiée ainsi par abus de langage, l’hypertension artérielle n’est pas véritablement une maladie. C’est plutôt le symptôme d’un dysfonctionnement et un facteur de risque de maladies cardiovasculaires qui peuvent engager le pronostic vital, un peu comme le cholestérol. Peut-on réellement guérir de l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle (ou HTA) est-elle une maladie ?

L’hypertension artérielle désigne l’état dans lequel les mesures de la pression systolique (le cœur en action de pompage du sang) et diastolique (le cœur au repos) dépassent respectivement 120 millimètres de mercure (mmHg) et 80 mmHg. Si l’hypertension artérielle peut être accompagnée de palpitations, de céphalées, d’épisodes d’insomnie ou encore d’irritation, elle est très souvent « silencieuse » et ne s’accompagne pas de symptômes particuliers, ce qui rend le diagnostic d’autant plus difficile. En effet, le meilleur moyen de détecter une anomalie à ce niveau reste encore de mesurer sa pression artérielle sur une base régulière auprès de son médecin, son pharmacien ou dans les bornes que l’on peut retrouver dans certains centres commerciaux.

Si l’hypertension n’impacte pas forcément la qualité de vie au quotidien, elle augmente le risque de subir des attaques cardiaques. Statistiquement, les patients hypertendus ont une plus grande probabilité de faire un accident cardiaque ou un AVC que les personnes qui affichent une tension artérielle normale. Comme vous le savez, les accidents cardiovasculaires sont graves : ils peuvent causer des séquelles plus ou moins importantes, voire provoquer une mort subite. Plus la pression artérielle s’éloigne des valeurs normales, plus le risque de subir un accident vasculaire augmente.

Peut-on soigner définitivement l’hypertension artérielle et maitriser sa pression artérielle ?

Si vous souffrez d’une hypertension artérielle causée par un autre problème de santé (hypertension de casse II ou hypertension secondaire), il est possible de vous débarrasser de votre hypertension artérielle en traitant avec succès la cause sous-jacente. Si au contraire, vous faites partie des 90 % de personnes souffrant d’hypertension artérielle de classe I (non causée par un autre problème de santé), la réponse est malheureusement « non ». Les personnes souffrant de ce type d’hypertension ne peuvent être guéries. Parce qu’il n’y a pas de cause sous-jacente à l’hypertension artérielle, il n’y a rien qui puisse être fait pour réduire la pression exercée par le sang sur les parois des artères. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun traitement à prendre. La pression artérielle peut être stabilisée de manière efficace avec un traitement médicamenteux prescrit par votre médecin et quelques bonnes pratiques à adopter au quotidien comme l’exercice physique modéré, une alimentation saine pauvre en sodium et riche en potassium, un meilleur contrôle du stress…

Il faut également savoir que le traitement antihypertenseur n’est prescrit que lorsque le risque de subir un accident cardiovasculaire est « significatif ». Avant de commencer ce traitement, il faut établir que l’hypertension artérielle n’est pas transitoire (pendant une période de stress par exemple) mais permanente. Pour ce faire, on mesurera la tension artérielle pendant 24 heures avec un moniteur automatique. Il est également possible de confier au patient cette mesure à la maison, trois fois le matin et trois fois le soir pendant environ 5 jours. Vous voulez savoir si vous souffrez de HTA ? Tous les détails sur l’article « Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle ? » de Wizza.

La recherche sur l’hypertension se veut optimiste

Des études expérimentales laissent penser que l’hypertension artérielle est la conséquence d’un dysfonctionnement au niveau du système sympathique. Chez les souris hypertendues, il est possible de réguler la pression artérielle en agissant (stimulation ou suppression par dénervation) du sympathique rénal. C’est cette découverte qui est à l’origine du développement des sondes que l’on introduit dans les artères pour neutraliser le sympathique rénal par voie d’ultrasons. Pour l’heure, cette procédure que l’on réalise sous anesthésie générale (car douloureuse) est réservée aux cas d’hypertension artérielle les plus graves. Seules deux études cliniques ont été réalisées pour évaluer l’efficacité de ce traitement sur les humains. La première a produit des résultats mitigés, puisqu’aucune différence significative n’a été relevée entre le traitement par ultrasons et le placebo. Les résultats de la seconde étude n’ont pas encore été dévoilés.